Vous planifiez un voyage ? Un moment tant attendu, parfois, durant toute une année ! Sauf que, cette année, bébé est là ! Et fera partie de ces moments inoubliables.
L’inquiétude de bien des parents est l’appréhension face au sommeil de bébé et de l’enfant dans un contexte tellement différent de la maison. Tout en considérant que certains de nos voyages amènent tous les membres de la famille à vivre un décalage horaire et que les enfants de moins de 2 ans (« bébé covid » : né durant la pandémie) n’ont pas encore été exposés à ce genre d’expérience.
La règle de base
Le premier point à valider pour s’assurer d’un bon sommeil en voyage est : bébé (ou l’enfant) a-t-il déjà acquis de bonnes habitudes de sommeil ? Si la réponse est oui, partez le cœur léger ! Bien sûr que le déplacement jusqu’à destination ne sera peut-être pas une partie de plaisir, mais au moins sachez que sur place, les bonnes habitudes déjà acquises lui permettront de vite retrouver le chemin d’un sommeil paisible et de bonne durée. Assurez-vous cependant d’apporter tous les éléments de son lit, draps inclus, de préférence non fraichement lavés afin qu’il y retrouve l’odeur et la texture habituelles de son environnement de sommeil.
Le décalage horaire
Lors d’un décalage horaire, le bébé et l’enfant n’ayant pas la notion de temps, ils s’adaptent rapidement au nouvel horaire, soit à l’intérieur de 24 à 48h. Il suffit de le remettre à son horaire habituel à l’heure de la destination. Par exemple vous arrivez à 14h à l’hôtel (votre montre indique 8h, celle de votre lieu de départ), il est donc l’heure de la sieste. Hop au lit jusqu’à la fin de la période de sieste qui généralement est à 15h. Parfois il faut même réveiller son enfant, même si ce n’est pas conseillé dans d’autres situations, cela lui permet de rapidement se caller au nouvel horaire. Ainsi l’horloge interne commence déjà à se réguler et, le cerveau (particulièrement l’épiphyse[1]), grâce à la luminosité, pourra aussi envoyer les hormones adéquates aux bons moments.
Peut-on préparer les enfants d’avance (et soi-même) pour mieux vivre le décalage horaire ? Vous pourriez tenter l’expérience de vous lever à 3h du matin et essayer de laisser croire à votre cerveau qu’il est en fait 9h, mais il vous faudra un éclairage d’au moins 10 000 lux (l’équivalent de 10 000 bougies) pour tenter de déjouer votre cerveau. À l’inverse, si vous vous couchez à 23h et qu’il est en fait 17h, il vous faudra une toile opaque aux fenêtres pour tenter de subtiliser la réalité à votre cerveau. Entre ces zones particulières, c’est peut-être un peu plus facile, mais le rythme clarté/noirceur est difficile à contrôler.
Les siestes
En ce qui concerne le sommeil diurne des jeunes enfants, il faudra tenter d’y répondre du mieux qu’on peut en espérant que bébé accepte de dormir en poussette. Certains dorment partout, tandis que d’autres dès qu’ils sont moindrement stimulés visuellement, même si l’appel du sommeil est présent, ils ne s’y laissent pas aller. Si c’est possible de couper le stimulus visuel durant la promenade (par exemple, mettre une couverture de mousseline sur la poussette), c’est une bonne initiative.
Le plus important à retenir c’est de lui offrir à peu près la même quantité de sommeil, même si l’horaire varie, parce que qu’après tout, les voyages, c’est sortir de la routine… pour lui aussi.
En camping
Que ce soit en tente, en tente-roulotte, en roulotte ou en motorisé, si votre enfant a déjà de bonnes habitudes de sommeil, l’idéal est de s’assurer qu’il ne vous voit pas pendant son sommeil (même chose qu’à l’hôtel). Lors d’un microéveil (se manifeste aux 30-45 minutes), si votre bébé vous aperçoit, il risque de ne pas vouloir se rendormir. Car pour lui, il se peut que de profiter de votre présence soit plus attirant que le retour au sommeil.
Au coucher le soir, beaucoup de bébés et d’enfants ont besoin de pleurer (parfois intensément) pour décharger la trop grande fatigue d’une belle journée en famille, et ainsi trouver le sommeil. Rassurez-vous, tout le monde ne vous entend pas même si vous êtes logés en tente et avez l’impression que vous dérangez à des kilomètres à la ronde. Les campeurs sont tolérants aux pleurs des enfants. Et à l’automne, il y a moins de monde dans ces lieux de villégiature.
À l’arrivée chez soi
Au retour de voyage, possiblement, il y aura un manque de sommeil à combler et peut-être un autre décalage, soit le retour à l’horaire du départ. Ne vous gêner pas pour coucher bébé et votre enfant un bon 60 minutes plus tôt au dodo, durant 3-4 soirs afin de lui permettre de compenser le manque à gagner. Il retrouvera ses bonnes habitudes rapidement. Il faudra aussi revenir à son horaire habituel de siestes.
C’est aussi un bon moment pour débuter un apprentissage au sommeil, si jamais les difficultés de sommeil se sont aggravées durant la durée du voyage et/ou la qualité et la quantité de sommeil ont diminué. Vous trouverez beaucoup d’information à ce sujet dans le livre La boîte à outils et sur les différentes techniques possibles, selon votre situation.
Et s’il n’a pas de bonnes habitudes de sommeil avant le voyage ?
Si bébé dort en dépendance avec vous (cododo, bercement, téter, etc…), il faudra continuer de reproduire les mêmes conditions de sommeil et, si l’échéance du voyage arrive plus vite que l’apprentissage au sommeil souhaité, mieux vaut ne rien changer avant le départ. Le voyage (les déplacements : avion et auto, les visites : attraits touristiques et la parenté, les repas tardifs, etc..) c’est demandant et parfois, même chez les bons dormeurs aux bonnes habitudes de sommeil, les parents doivent « acheter la paix » pour éviter des crises en soirée et des pleurs nocturnes, dû à une trop grande fatigue et accepter le cododo et/ou l’endormissement en étant bercer ou en étant nourri (biberon ou sein). La régression est alors inévitable.
La bonne nouvelle, c’est que vous aussi, chers parents, pouvez partir le cœur léger, même si bébé n’a pas encore acquis de bonnes habitudes de sommeil !
Bon voyage !
[1] L’épiphyse a une fonction endocrine avec la sécrétion de mélatonine. Cette hormone possède um effet circadien, c’est-à-dire impactant sur l’horloge interne qui correspond au fonctionnement du corps en fonction du moment de la journée.
Lectures suggérées :
Comment aider mon enfant à mieux dormir
La sieste chez l’enfant
Le sommeil du nourrisson
Sommeil : la boite à outils!
Besoin d’information pour mieux saisir tous les enjeux de son sommeil? Voici des sessions d’information sur le sommeil des enfants à visionner chez vous dans le confort de votre foyer. Ils ont été conçu par groupe d’âge afin de repérer celui qui vous convient le mieux.
© Brigitte Langevin
www.brigittelangevin.com