Vous venez de coucher bébé suite à des signes de fatigue flagrant : frotte ses yeux, baille, chigne, gigote, n’est pas bien nulle part même dans vos bras. Il s’endort paisiblement en 3-4 minutes, et voilà qu’au bout de 30 minutes il s’éveille en hurlant, les yeux fermés comme s’il était aux prises avec une douleur effroyable ! Sauf que… dès qu’on le prend il se calme ipso facto ! Que s’est-il passé ?
Il faut savoir que ce phénomène peut se produire à n’importe quel âge durant la sieste et ce, autant à la garderie qu’à la maison. Le parent est en proie à une panique réelle en entendant son enfant pleurer de façon si intense, sans avertissement. Lorsque c’est récurrent, des mamans disent vivre de l’anxiété de siestes. Même chez les plus vieux, s’ils parlent, ils n’ont que pour réponse lorsqu’on lui demande pourquoi il pleure : « je sais paaaaas » en se blottissant dans les bras de son parent.
Les microéveils
Pourquoi cet éveil alors que la fenêtre de mise au lit démontrait qu’il était bel et bien fatigué ? Il s’agit d’un microéveil. Effectivement, nous ne dormons pas d’un seul trait du coucher au lever. Notre sommeil est ponctué de plusieurs petits éveils de courtes durées (quelques secondes seulement) dont un des buts est de retrouver nos conditions de sommeil et se rendormir. Adultes, ils nous arrivent aussi d’être conscients de ce genre d’éveil durant la nuit et de se rendormir… ou pas.
Étant donné que ces microéveils se produisent en début et fin d’un cycle, nous en avons plusieurs en cours de sommeil. Les cycles chez les enfants étant d’une durée de 30 à 45 minutes c’est ce qui explique l’éveil en pleurs toujours aux mêmes nombres de minutes jour après jour. Par exemple, certains bébés s’éveillent à 37 minutes pile poils en pleurs, sieste après sieste. Y a-t-il moyen de les enrayer ? Non, c’est physiologique. Comment les surmonter alors ? Voici 3 causes qui empêchent les cycles de sommeil de se succéder sans pleurs, sans éveil complet… et leurs solutions.
Les causes et des solutions
La plus fréquente est une période d’éveil trop longue. Tous les parents diront d’emblées : « Rassurez-vous, mon bébé a des périodes d’éveil de 2h pas une minute de plus et je le remets au lit ». Oui, on connait bien la règle du 2h d’éveil maximum. Cependant, le mot clé ici est maximum. Ce fameux temps d’éveil est souvent atteint autour de l’âge de 6 mois et que si les siestes sont de bonne durée : 1h30 en AM, 2h en PM et 30 minutes fin PM (cette dernière est requise pour les moins de 8-9 mois). Plus le bébé est éveillé durant la journée, plus il se fatigue. Plus il est fatigué, moins il arrive à bien dormir. Parfois, il suffit de diminuer cette période d’éveil de quelques minutes (minimum 15, et plus si elle était déjà plus longue que 2h), quitte à multiplier le nombre de siestes, surtout chez les plus jeunes, pour les voir mieux dormir. Rassurez-vous, éventuellement les périodes d’éveil vont s’allonger, par bond de 15 minutes, dès que la sieste précédente est optimale.
Une autre cause est la surstimulation. Avec plaisir on laisse son enfant quelques heures avec ses grands-parents. Ils adorent leurs petits-enfants et en profite à plein avec mille et un chatouillis et/ou activités motrices et sensorielles. Bébé vous revient avec un réservoir affectif gonflé à bloc et une fatigue tout aussi immense, d’autant plus si le grand-parent a fait fi des signaux de fatigue pour profiter encore plus de ce petit être si mignon et adorable. Résultat : dodo difficile et compliqué… de jour comme de nuit. Stimulé son enfant c’est tellement important, c’est le juste milieu qui est difficile à trouver, d’autant plus que chaque enfant n’a pas la même tolérance à la fatigue. Mieux vaut donc prévoir au retour d’une visite familiale ou entre amis, une période de repos plus longue qui se gagne généralement par un coucher plus hâtif au prochain dodo.
L’autre piège, tout aussi fréquent, est l’environnement de l’endormissement initial. Par exemple, il est endormi dans vos bras, et hop dans son lit lorsqu’il est endormi profondément. Il n’y a pas de mal à endormir son petit ange dans ses bras, mais lors d’un microéveil, s’il n’y est plus, c’est la panique totale pour lui. Il ne saisit pas ce qui s’est passé et tente de vous exprimer par son seul moyen de communication, ses pleurs, qu’il n’apprécie pas dormir à cet endroit parce qu’il veut retrouver ses conditions initiales de sommeil. Le secret : faire en sorte de conserver les mêmes conditions durant toute la sieste. S’il s’éveille pareil dans vos bras en pleurs au bout de 30 minutes, c’est que peut-être l’une des causes ci-haut doit être rectifiée.
À chacun son sommeil, il n’y a tellement pas de recettes miraculeuses, mais retenez qu’un enfant qui ne dort pas suffisamment peut être en proie à des éveils en cris, de jour comme de nuit. C’est un fait qui saute aux yeux (et aux oreilles !) quand on les observe bien ! Coucher plus tôt, vaut souvent mieux alors que coucher plus tard.
Bonne longue sieste !
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© Brigitte Langevin
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