Régulièrement, j’entends un parent raconté que son bébé ou son enfant ne veut pas dormir, malgré la fatigue qu’il manifeste.
En effet, certains bébés et enfants, quel que soit leur âge, refusent catégoriquement, même avec des signes de fatigue évident, de s’endormir et/ou de rester endormis. Les parents sont parfois démunis par tant de ténacité, alors qu’eux ne rêvent que de dormir plus…
Que se passe-t-il pour que ces enfants soient si réfractaires au sommeil? Ils n’ont pas besoin de dormir autant me répondent certains parents. Cependant, en vérifiant auprès d’eux l’attitude et le comportement de leur bébé ou de leur enfant (éveil en pleurs, pleurs nocturnes, pleurs au coucher, irritabilité, crises pour tout et rien, etc…), il devient évident que ces enfants ont besoin de sommeil beaucoup plus qu’on ne peut le penser. D’autres affirment qu’il s’agit de manipulation, ce à quoi je réponds que c’est impossible. En matière de sommeil, il n’y a pas de manipulation, il n’y a que des associations inadaptées qui nuisent à l’autonomie du sommeil. Ceci dit, si votre enfant fait la pluie et le beau temps et gère les choix et décisions de la maisonnée par un comportement désagréable lorsqu’on n’adhère pas à ses désirs, il faut peut-être se questionner. Ce ne sont pas eux qui devraient gérer les personnes qui l’entourent et les activités auxquels ils participent. Les enfants, pour se développer, ont besoin de limites claires et d’être pris en charge.
Qu’est-ce qu’une association inadaptée? C’est participer d’une façon ou d’une autre à l’endormissement initial ou au ré-endormissement en cours de sommeil de son bébé ou de son enfant. Bercer son enfant, le cajoler, le nourrir sont des activités calmes et affectueuses avant d’aller dormir, tant qu’elles ne servent pas à endormir l’enfant. Si ce dernier s’endort par une aide extérieure (par exemple une sucette qu’il ne sait pas retrouver, ou encore un biberon ou une tétée ou bien le tapoter durant plusieurs minutes), il y a de fortes chances que lors d’un microéveil (il y en a plusieurs en cours de sommeil) qu’il redemande les mêmes privilèges. Lorsque cela se produit, on peut croire que le bébé ou l’enfant a développé (avec la participation de son parent!) une ou plusieurs associations avec l’acte de dormir qui sont inadaptées pour un sommeil de qualité et de bonne durée.
Une association adaptée permet à l’enfant de s’endormir de façon autonome, sans réclamer l’aide de ses parents pour y arriver. Par exemple, le soir avant d’aller dormir, Mathis, 15 mois, s’assoit sur sa mère pour y regarder les images d’un livre qu’elle est en train de lui lire. Auparavant, elle lui avait donné une tétée en le berçant tendrement tout en fredonnant une berceuse. Ensuite son père vient le border, en le mettant au lit complètement réveiller, lui chante une ou deux petites chansons, lui donne bisous et câlins et quitte la pièce alors que Mathis est toujours éveillé. Mathis bouge un peu et dans les minutes qui suivent (10 à 30 minutes), il partira vers le monde merveilleux des rêves et du sommeil. Lorsque le sommeil débute ainsi et se maintient toute la nuit (ou les siestes), on peut croire que le bébé ou l’enfant a développé (avec la participation de son parent!) une ou plusieurs associations avec l’acte de dormir qui sont adaptées avec un sommeil de qualité et de bonne durée.
Qu’en est-il du tempérament de l’enfant? Il est vraiment à considérer lorsque vient l’apprentissage ou le réapprentissage au sommeil (après une maladie ou des vacances, par exemple). Plus l’enfant à un fort tempérament, plus il risque de manifester haut et fort, par des pleurs et des cris, son désaccord et parfois durant plusieurs minutes et ce, quel que soit son âge. Les bébés au tempérament plutôt facile (du moins en matière de sommeil) font la joie de tous les parents, car ce sont des enfants qui dorment partout, à n’importe quelle heure et toujours suffisamment! Et parfois, les compétences du parent n’ont rien à y voir! Lorsqu’une stratégie d’apprentissage au sommeil doit être mise en place avec un enfant ou un bébé au fort tempérament, le parent devra puiser dans tout son courage, sa persévérance et sa constance, car le défi est souvent de taille.
Enfin, rassurez-vous, tous les enfants ont besoin de dormir, mais certains sont devenus maîtres pour laisser croire à leurs parents qu’ils n’en ont pas tant besoin… demeurez vigilant!
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© Brigitte Langevin
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