Les taux de divorce sont plus élevés chez les gens qui ont des difficultés avec leur sommeil. Un manque de sommeil peut perturber le système immunitaire et donc réduire la capacité de combattre la maladie. De plus, il peut provoquer des problèmes de mémoire et de concentration, se manifestant couramment par une difficulté à trouver les mots (lorsque vous ne pouvez pas trouver le mot auquel vous pensez). Ces problèmes ne doivent pas être sous-estimés. Par ailleurs, bon nombre de gens ne se rendent pas compte que le manque de sommeil contribue à augmenter l’irritabilité rendant ainsi les parents moins patients et tolérants face à leurs enfants.
Ces troublent ont par ailleurs une incidence importante sur le plan économique : perte de productivité, absentéisme au travail, accidents (sur la route et au travail ou accidents majeurs comme le déversement d’hydrocarbures de l’Exxon Valdez) et prise de médicaments (stimulants ou somnifères).
La dette de sommeil est un terme qui conceptualise l’effet cumulé du manque de sommeil. Une grande dette de sommeil, par exemple, suggère qu’une personne est mentalement et physiquement très fatiguée à cause d’un sommeil insuffisant. La première conséquence d’une dette de sommeil est le risque d’accident lié à la somnolence excessive.
La multiplication des nuits blanches retentit sur l’humeur, empoisonne la relation amoureuse, mais aussi se répercute sur la performance des parents dans leur quotidien. Une majorité d’entre eux déclarent éprouver des difficultés à effectuer des tâches simples durant la journée. Dans certains cas, le manque de sommeil est si important que des chercheurs font une mise en garde : la conduite automobile dans de telles conditions présentent un risque comparable à celui observé après la prise d’alcool. Des études ont ainsi montré qu’une nuit blanche altère davantage les réflexes et la conduite qu’une alcoolémie dépassant les valeurs légales. De fait, une privation de sommeil importante retentit sur l’équilibre général de la personne.
Les signes et les symptômes de la dette de sommeil comprennent :
- lassitude ;
- somnolence, notamment s’endormir involontairement (micro-siestes) ;
- irritabilité ;
- dépression ;
- étourdissements ;
- perte d’appétit et troubles digestifs ;
- prédisposition accrue aux maladies.
Même si la fatigue et la somnolence se mesurent difficilement, des études rapportent les effets suivants en milieu de travail :
- réduction de la capacité de prendre des décisions ;
- réduction de la capacité de mener des activités de planification complexes ;
- réduction de la capacité de communiquer ;
- baisse de la productivité ou du rendement ;
- baisse du niveau d’attention et de vigilance ;
- réduction de la capacité de gérer son stress au travail ;
- réduction du délai de réaction – tant physique que mentale (selon certaines études, l’effet serait semblable à l’état d’ébriété selon la loi) ;
- perte de mémoire ou réduction de la capacité de se rappeler des détails ;
- omission de tenir compte des changements dans l’environnement ou dans l’information fournie ;
- incapacité de rester éveillé (lors de l’utilisation de machines ou au volant d’un véhicule) ;
- tendance accrue à prendre des risques ;
- augmentation des erreurs de jugement ;
- augmentation des absences pour des raisons de maladie ;
- augmentation des taux d’accident.
Comment réagir ? La privation de sommeil, même au cours d’une seule nuit, entraîne une dette de sommeil qui s’accroît jusqu’à ce qu’un sommeil suffisant soit obtenu. La somnolence excessive apparaît lorsque la dette de sommeil s’accumule. Aucun autre moyen que le sommeil ne peut annuler cette dette et rétablir une vigilance normale. Dans la vie de tous les jours, de nombreuses personnes manquent de sommeil pendant leur semaine de travail.
Trois façons permettent de récupérer le plus tôt possible la dette de sommeil.
a) Durant les jours de travail, il suffit d’aller au lit plus tôt qu’à l’habitude et d’éviter de manger lourdement en soirée.
b) Durant les jours de congé ou la fin de semaine, on fait l’inverse. On va au lit à l’heure habituelle, mais le lever du lendemain est plus tardif puisqu’il n’est pas nécessaire de se rendre au travail.
c) Sur semaine ou en fin de semaine, une sieste de 20 minutes remplace un cycle de 90 minutes de sommeil nocturne perdu. Ce type de sieste ne perturbe en rien le sommeil de nuit. En revanche, on ne peut la conseiller aux personnes qui ont du mal à s’endormir le soir. La meilleure plage horaire pour faire la sieste est comprise entre 13 et 15 h : elle correspond à la période de notre rythme circadien où la vigilance et l’activité intellectuelle chutent naturellement. Encore faut-il pouvoir s’y adonner pendant cette période !
Toutefois, ces périodes de repos pour récupérer d’une dette de sommeil peuvent s’avérées insuffisantes chez certains et la somnolence excessive s’installe ou perdure.
Un autre moyen de récupérer est de pratiquer la cure de repos pendant les vacances ou le congé de Noël. Notez que cette cure de repos n’a rien à voir avec la cure thérapeutique induite par des médicaments et consistant à endormir le patient durant plusieurs jours sans réveil. Le médecin utilise alors des hypnotiques divers et des tranquillisants pour la maintenir.
La cure de repos dont il est question ici est naturelle. Sa formule est simple et n’exige aucune supervision médicale. Elle consiste à s’octroyer une période de sommeil prolongée que l’on choisit de faire chez soi ou dans un lieu propice à la détente, comme par exemple dans un lieu de retraite ou un chalet. La règle d’or est le silence !
Il suffit de déterminer notre besoin en sommeil et d’y ajouter 50% de plus en temps. Ainsi, un dormeur moyen de huit heures ajoutera quatre heures de plus à ses heures de sommeil pour un total de 12 heures. Un petit dormeur de six heures augmentera de trois heures la durée de son sommeil, pour un total de neuf heures et ainsi de suite. Evidemment, le couche-tôt préférera débuter sa cure en se couchant tôt et en se levant à la même heure le matin, tandis que le lève-tard se couchera à la même heure tardive et se lèvera beaucoup plus tard le lendemain matin.
Que ces heures passées au lit soient entièrement dormies ou non, peu importe, le but est de rester allongé en silence et sans rien faire le nombre d’heures requis et ce, même si le sommeil est fragmenté par de nombreux éveils. Toutefois, si vous êtes en dette de sommeil majeure ou malade (grippe), soyez assuré que vous dormirez d’un seul trait. La cure de repos se pratique préférablement sur une période de trois à sept jours selon vos disponibilités et vos besoins en sommeil, une à deux fois par année. Une fois la dette de sommeil « remboursée », vous vous sentirez en forme comme vous ne l’avez jamais été ! L’expérimenter, c’est l’adopter !
Le sommeil apporte bien plus qu’une trêve d’activité. Il régénère l’esprit et le corps, vous permettant de fonctionner de façon optimale le lendemain.
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Mieux dormir… j’en rêve!
© Brigitte Langevin
www.brigittelangevin.com