Qui dit vacances dit aussi au diable la routine et surtout pas d’horaire fixe. Chez les adultes, cette période de l’année est bienvenue et procure le plus grand bien. On peut passer plus de temps avec les enfants et parfois se permettre de dormir un peu plus qu’à l’habitude en faisant une sieste ici et là.
Chez les enfants, le contexte de vacances où les règles du dodo changent ou disparaissent carrément leur donne l’opportunité d’apprendre à gérer leur sommeil différemment. Ils s’endorment plus tard, se réveillent plus tôt, écourtent leur sieste, dorment en voiture, en poussette, dans le porte-bébé ou, encore, peuvent dormir dans le lit conjugal pour une partie de la nuit ou toute la nuit. On se dit que tout reviendra à la normale après le temps des vacances. C’est souvent ce qui se produit…, mais pas dans toutes les familles.
La grève du dodo ?
Il n’est pas rare, à la suite de vacances, de voir des bébés et des enfants combattre leur sommeil par un comportement désagréable nécessitant des interventions qui n’en finissent plus au moment de les mettre au lit : des siestes qui ne durent que 30-45 minutes, des éveils en pleurs, des demandes incessantes à l’heure du coucher, des réveils trop matinaux le matin et encore des pleurs, etc. Finalement on regrette presque d’avoir permis des exceptions aux conditions d’endormissement et aux heures de coucher durant les vacances. Mais que s’est-il passé? En fait, les enfants tentent par divers moyens de… prolonger les exceptions apparues durant les vacances. La définition du mot « exception » chez les enfants correspond plutôt à « opportunités à exploiter »… Oups!
Bien des parents dont les enfants dorment mal ou peu (à cause du rythme des vacances) ont tendance à croire que tout s’arrangera tout seul puisqu’avant les vacances, les dodos étaient si extraordinaires, mais c’est rarement le cas. Certains parents supposent même que le retour à la garderie, avec un horaire plus rigoureux et des heures de sieste obligatoires, viendra régler leur difficulté à la maison. Une autre croyance dont les parents devraient se défaire. Les enfants dormiront bien à la garderie, mais pas à leur domicile. Pourquoi? Parce que les enfants testent continuellement les limites des adultes qui en prennent soin. Comme les règles ont changé durant les vacances, avec vous, ils contestent, avec vous, espérant retrouver ces mêmes conditions, avec vous. C’est la nature des enfants, et pas seulement en matière de sommeil!
Généralement, si les enfants dormaient bien avant la période des vacances, il faut compter environ 1 à 2 nuits pour les voir bien dormir à nouveau, et environ 5 à 7 jours pour les siestes, pourvu que vous soyez revenus à des règles constantes et fermes ne laissant pas croire aux enfants que vous allez accorder d’autres permissions spéciales. Cependant, si les vacances ont permis de manifester avec plus de vigueur les difficultés déjà présentes de sommeil de vos enfants, il faudra sérieusement y voir, au risque de trouver les prochains mois difficiles…
Des conséquences… désagréables !
Par ailleurs, les conséquences de la privation de sommeil chez l’enfant sont nombreuses : pleurs au coucher, crises nocturnes, éveil trop matinal, comportement désagréable le lendemain, etc…). Il est totalement faux de croire qu’un enfant privé de sa sieste s’endormira plus facilement le soir venu. Au contraire, l’excès de fatigue peut retarder l’endormissement; la soirée risque d’être fatigante pour lui et éprouvante pour ses parents. Plus le niveau de fatigue est élevé, plus il est difficile de s’endormir. Par ailleurs, un enfant que l’on empêche de faire la sieste s’habitue à lutter contre les signes de fatigue et a plus de difficultés à s’abandonner aux bienfaits du sommeil…. de jour comme de nuit. Celui qui tombe pratiquement “évanouit” de fatigue risque bien de s’éveiller, un cycle de sommeil plus tard (30 à 45 minutes) ou trop tôt (bien avant 6-7h le matin) ou en pleurs le lendemain matin, témoignant du manque de sommeil.
Parmi les conséquences néfastes d’une dette de sommeil chez l’enfant, on remarque de l’irritabilité, beaucoup de pleurs, que l’apprentissage et la capacité d’attention sont affectés; il s’adapte moins facilement aux nouvelles situations. Même le système immunitaire est affaibli, donc l’enfant est plus sujet à contracter des infections de toutes sortes. Par ailleurs, l’épuisement provoque de l’agitation et on croit avoir affaire à un enfant hyperactif, alors qu’il accuse plutôt une dette de sommeil.
Voici deux alliés du sommeil qui vous aideront à refaire du dodo un moment agréable :
A) Un horaire régulier
Les enfants ont besoin d’une vie bien structurée. Ils vivent chaque jour de nouvelles expériences, relèvent de nouveaux défis. En vieillissant, ils doivent répondre à des attentes sans cesse grandissantes et ils sont de plus en plus exigeants envers eux-mêmes. Pour compenser ces bouleversements dans leur vie, ils ont besoin de solides points d’appui. Une routine régulière leur procure un sentiment de sécurité, à une période de vie remplie de grandes stimulations. D’ailleurs, ils apprécient la routine et certains sont même ébranlés dès qu’on y déroge. L’heure du coucher et des repas est sacrée. Les parents qui modifient l’horaire s’en mordent parfois les doigts. Par ailleurs, un bébé dont l’horaire de sommeil est régulier dort plus longtemps la nuit, reste éveillé plus longtemps durant la journée et fait de longues siestes, au lieu de multiplier les petits sommes. La régularisation de son sommeil est facilitée s’il dort toujours dans la même pièce et dans le même lit, car il en vient à associer ce lieu au sommeil.
B) Instaurer des limites fermes
À l’heure du coucher, il est fréquent que parents et enfants se livrent des combats. L’instauration de limites peut éviter nombre de ces petites guerres au moment d’aller au lit. Si aucun encadrement n’est mis en place, par exemple si le rituel du coucher est instable, l’enfant risque de monter les enchères : encore un baiser, encore une histoire, encore un petit baiser, un petit, le dernier, puis encore un. Ce quémandage, délicieux au début, doit être contrôlé attentivement par les parents. Ils doivent apprendre à lui dire fermement, lorsque nécessaire : « Non, ça suffit comme ça, maintenant c’est terminé, bonne nuit » et l’interrompre sans aucune hésitation. Les parents doivent demeurer constants dans leurs comportements. Si maman refuse le dernier verre d’eau et que papa laisse l’enfant se lever pour en prendre un (ou vice-versa), l’enfant ne saura plus sur quel pied danser. Par contre, si les deux parents restent fermes et qu’ils adoptent les mêmes règles, il apprendra vite à ne plus se relever une fois couché.
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© Brigitte Langevin
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