En 2024 au Québec et en Amérique du nord le changement d’heure printanier aura lieu dans la nuit du 9 au 10 mars (le 24 mars en France et sur le continent européen). Dans la nuit de samedi à dimanche, montres et horloges seront avancées d’une heure; à 2 heures du matin, il sera donc 3 heures.
En automne, la situation est assez simple et ne cause pas vraiment de problème. Imaginez : on se met au lit et on recule d’une heure nos montres et cadrans. On peut profiter d’une heure de sommeil de plus et si jamais on oublie de faire le changement, le lendemain, on est une heure en avance sur tout le monde. On ne risque pas de manquer l’avion ou un rendez-vous de cette façon! En fait, on risque plutôt l’embarras que le retard… Par contre, au printemps, on « perd » une heure de sommeil, on manque l’avion, les rendez-vous, etc… Un chercheur de la Colombie-Britannique a constaté une croissance de 7% du nombre d’accidents de toutes sortes, à cette période, simplement parce que les gens manquent de sommeil.
La plupart d’entre nous rattraperons l’écart en une journée mais trouverons le retour au travail, lundi, plus pénible qu’à l’habitude. Il faut dire cependant que même en l’absence de décalage horaire, les lundis sont pénibles pour la majorité d’entre nous… Cependant, pour les bébés particulièrement, c’est beaucoup plus facile. Pourquoi ? Parce qu’un bébé qui a l’habitude de s’éveiller à 6 heures le matin s’éveillera fort probablement à 7 heures ce dimanche là.
L’intégration du bébé au changement d’heure
Certains parents croient qu’il faut commencer une à deux semaines précédant le changement d’heure pour permettre une bonne intégration au bébé. Ce n’est pas conseillé du tout dans le cas présent. L’idéal est d’arriver cependant à ne pas trop changer la routine la journée même du changement d’heure. Certains parents seront tentés de lever le bébé à son heure d’éveil habituel ce matin-là. Toutefois, vous risquez d’avoir un bébé grognon, car tout comme vous, il aura maintenant une heure en moins de sommeil. L’idéal est donc de le laisser s’éveiller de façon spontanée, sans toutefois le laisser dormir plus de 60 minutes supplémentaires, quitte à retarder, pour cette journée seulement, de 10-15 minutes la sieste. Soyez vigilant cependant à ne pas le laisser prolonger indûment sa sieste. Plus vous respecterez l’horaire habituel de son rythme de sieste, mieux se passera la transition.
Les siestes
De fait, les siestes devraient donc débuter aux mêmes heures que lorsque nous étions à l’heure normale, en autant que faire se peut. Si votre bébé s’est réveillé à 7h45, il sera difficile de le coucher pour la sieste du matin comme à l’habitude, soit vers 8h30. Tentez tout de même de ne pas trop repousser l’heure de sa sieste de son heure habituelle. Même chose pour la sieste de début et de fin d’après-midi (le cas échéant) et le dodo de la nuit. Il faut accepter toutefois que bébé mette un peu plus de temps à s’endormir lors des siestes. Il est même suggéré d’en profiter pour faire une promenade à l’extérieur (non pas durant les siestes, mais durant les périodes d’éveil) afin de stimuler le bébé et d’augmenter sa dépense énergétique, créant ainsi une plus grande dette de sommeil. Le grand air favorise un sommeil de qualité !
En milieu de garde, les siestes de la journée du lundi et de la semaine doivent se dérouler comme à l’habitude. Une enfant qui ne dormira pas bien cette journée ou cette semaine-là ne devrait pas être soustrait de la sieste et on doit encore moins accepter de l’abréger ou de la modifier prétextant qu’il ne s’adapte pas bien au changement d’heure. Agir ainsi, c’est laisser la place à créer de mauvaises habitudes de sommeil. En modifiant la durée ou les heures de sieste pour bien faire en voulant aider les enfants à s’adapter, on risque de foutre en l’air le bel équilibre atteint en matière de sommeil diurne.
On dort moins qu’avant…
Enfin, quant à nous les adultes, la raison pour laquelle le début de la semaine est si éreintant tient au fait qu’il semble que la population en général ne dort déjà pas suffisamment et qu’une des raisons en serait que le sommeil est perçu comme une perte de temps. Avant l’invention des ampoules électriques, vers le début du siècle dernier, les gens dormaient en moyenne 9 heures par nuit, alors que maintenant, la moyenne serait de 7 heures.
Une idée originale
Afin de mieux vivre ce retour à l’heure avancée, une personne a proposé une idée : gardons le recul de l’heure en automne tel qu’il l’est présentement, mais modifions le changement printanier. Comment? Au lieu d’avancer d’une heure le dimanche, pourquoi ne pas reculer de 23 heures? On se retrouverait le samedi… pour une deuxième fois! On ne « perdrait » pas de cette façon une heure de sommeil, mais plutôt on « gagnerait » presque une journée de repos! Finis les avions et les rendez-vous manqués!
Je vous entends déjà penser : si on agit ainsi, les calendriers seraient décalés d’une journée par année. Mais cette personne y a songé. Chaque 4 ans, au lieu d’ajouter une journée, soustrayons plutôt 3 jours! Et ceux-ci seraient lundi, mardi et mercredi qui, par vote populaire, ont été décrétés les jours les moins populaires. Le mois choisi pour enlever les jours en question serait février, car c’est un mois bien misérable… Il serait de cette façon encore plus court !
Il est permis de rêver… Bon printemps !
(À noter que les effets du changement d’heure à l’automne sont différents)
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© Brigitte Langevin
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